Un week-end dans le massif des Maures (Vivants)

Comme tous les montagnards qui voient le printemps montrer le bout du nez et la neige s’éclipser sur la pointe de ses derniers flocons, je me suis mis l’autre jour à rêvasser d’un air de vélo langoureux poussé sur des rivages méditerranéens. D’ailleurs, chacun sait ici que l’hiver est le meilleur moment de l’année pour s’aventurer sur la Côte d’Azur sans avoir à se supporter ses hordes d’estivants et les mémorables embouteillages qui  conduisent celles-ci tout droit à Saint Tropez.

J’avais jeté mon dévolu sur le petit massif des Maures, sillonné de petites routes bucoliques entre vignes et chênes-liège, et de pistes forestières super-panoramiques,  interdites aux véhicules à moteur, ce qui me garantissait – du moins je le croyais – luxe, calme et volupté (je suis un fidèle disciple de Macron).

Voici le bilan de ces deux journées.

  • La superbe route des crêtes entre Roquebrune sur Argens et le col de Gratteloup (un nom qui me plaisait bien, vu de mon Mercantour !), habituellement réservée aux cyclistes et aux piétons, était ce jour-là monopolisée par un rallye automobile (un truc ringard que je croyais pourtant abandonné depuis le début du XXIème siècle).
  • La route départementale entre Grimaud et La Garde Freinet, tout en courbes opulentes, déchainait la libido de dizaine de motocyclistes défoncés qui la reconvertissent le week-end en circuit de compétition.
  • Les cyclistes n’étaient pas en reste, qui préféraient dévaler à toute berzingue et à quatre de front des routes certes plus modestes, mais le long desquelles croiser la célébre Deu-deuch du gendarme de St Tropez demandait déjà de l’attention. Ainsi sur l’itinéraire magnifique qui relie Collobrières au Col de Gratteloup (ce n’est pas le même que précédemment, mais dans le Val d’Entraunes où j’habite, nous sommes tous devenus des obsédés du loup !), on se serait cru sur la route du Ventoux au mois d’Août tant la chaussée était noire de cyclistes fluos.

Je me dois cependant d’être honnête : j’ai fini par dénicher quelques kilomètres de pistes dont les vues imprenables pouvaient être savourées dans une quiétude on ne peut plus spirituellement zen. C’est simplement que l’état de leur chaussée (elles sont volontairement non entretenues par l’ONF et par les communes), en restreigne l’accès aux seuls VTT ou aux increvables vélos de voyage comme le mien.  

Comme je ne tiens pas à passer pour un vieux bougon aigri, je terminerai ce récit sur deux notes positives :

  • Quel bonheur ineffable de rentrer d’un week-end aussi éprouvant et de retrouver le calme des routes désertes de notre haut-pays !!!
  • Je suis, je crois, le seul coupable de mes déceptions. Il faut en effet beaucoup de naïveté pour croire qu’aujourd’hui, en Février, c’est encore l’hiver sur la Côte d’Azur et que la saison touristique n’y a pas commencé. Surtout avec l’aggravation du réchauffement climatique (qui fait manifestement le bonheur des uns !). Si vous tenez vraiment à parcourir à vélo le massif des Maures, il doit encore rester, selon moi, un petit créneau paisible en Novembre- Décembre, avant la période des Fêtes. Certes, il peut pleuvoir à cette période, mais au moins n’aurez-vous pas à redouter ni le monde, ni les incendies de forêts !

Votre serviteur, Arsène Chassenouille

2 réflexions sur « Un week-end dans le massif des Maures (Vivants) »

  1. Eh ! il nous fait une petite crise de misanthropie, le camarade. On peut se réjouir de voir des cyclistes sur les routes et les chemins plutôt que vautrés devant leur TV ou game-boy (c’est notre génération, ça !?). Il y en a tant d’autres à parcourir seuls.
    Quant aux furieux du mazout ils n’en ont plus pour bien longtemps, le pick oil est proche !

    Merci pour tes récits,Bonnes balades,
    et bises au loup si tu le croises.

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