Cri d’amour et de rage pour une petite reine déchue

 » Rouler, rouler, pédaler et pédaler encore avec ma deux roues. Oui. Il faut que je vous parle d’elle, de mon grand amour, la deux roues, que je chevauche depuis tant d’années et sous tous les cieux… (…) Rouler, rouler à tout va, à tous vents, d’ouest, de noroit, de suroit, ceux qui ont du souffle et de l’ambition, ceux de chez moi qui m’apportent les bonnes nouvelles du monde, ceux qui vont plus vite qu’ailleurs, qui ne laissent pas de traces et réinventent le ciel… (…)

Oui, rouler, rouler sur ma deux roues pour faire fondre la boule que j’ai au fond du ventre, et pour toucher du doigt les jours meilleurs. (…)

Ma colère est joyeuse, ma rage entreprenante, mon idéalisme chevillé au corps, ma capacité d’étonnement sans faille et ma naïveté lucide…. »

Jacques Gamblin

Intégralité du discours (23 minutes de pur bonheur) : https://youtu.be/7rCy8lje4YU

Training and coaching on the French Riviera

Bien qu’aussi barjot que la vedette du même nom est frigide, je reste cependant assez humble et prudent pour ne pas me jeter aveuglément sans préparation sur les routes aventureuses de Bretagne, puis de Patagonie. J’avais donc résolu de consacrer ma première vraie semaine de retraite à une préparation physique intense – autrement dit un training – et choisi pour celà un lieu aussi discret que la Côte d’Azur à quelques jours du Festival de Cannes…

Me sachant cependant incapable de résister à toutes les tentations qu’offrent ces idylliques contrées, pétries de luxe (très affiché), de calme (très relatif) et de voluptés (très fantasmées), j’avais décidé de recourir aux services d’un coach capable de garantir toute la rigueur nécessaires à ces quelques jours de remise en forme. J’ai donc décidé de faire appel à la personne la moins susceptible de faiblesse à mon égard, celle qui connaissait parfaitement mes faiblesses et mes côtés les plus retords : mon ex-épouse. Laquelle accepta à la condition expresse que le coach puisse exercer ses fonctions du haut d’un vélo à assistance électrique, tandis que le héros de ces lignes se contenterait pour propulser son deux roues de ses jambes et de l’assistance morale distillée par le coach.

Quelles conclusions tirer de ces 5 jours, des 247 kilomètres parcourus et des 3769 mètres péniblement gravis ? D’abord ce que sait tout un chacun : le vélo reste le meilleur entraînement possible pour tous ceux qui se savent d’avance promis aux supplices de l’enfer… Ensuite que le meilleur terrain pour s’y préparer est bien la Côte d’Azur, le seul endroit en France où l’on risque sa peau en permanence, que l’on soit noyé au milieu d’un flot anarchique et d’un tintamarre méditerranéen de bagnoles (auprès duquel le Grand Prix de Formule I de Monaco apparait comme une aimable plaisanterie) ou pire que l’on essaye de rouler un jour férié sur la seule piste cyclable du département, la célébrissime Promenade des Anglais.

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Ensuite, paradoxalement, que tout fut bel et bien. La météo, d’abord (cinq jours d’incroyable printemps). Le plaisir, ensuite, de dénicher quelques petites routes encore paisibles et aux secrètes beautés provençales, du côté de Coursegoules, des gorges de la Siagne, du pays de Fayence ou du massif du Tanneron (en bref, à l’écart de la Côte d’Azur). Enfin, les doutes que pouvait nourrir au départ notre tandem sur ses capacités physiques respectives furent rapidement dissipés (pour le coach, grâce à son VAE et pour le cycliste, grâce à son coach, bien sûr).

Au final, ces quelques jours de training et de coaching furent un moment précieux propulsé par un carburant inconnu, mais écologique (et donc adapté au vélo), dont je ne saurais donner la formule : amour ? amitié ? – en tout cas, affection et complicité. Pour le reste, sans doute vaut-il mieux en demander le secret à nos enfants…

En tout cas, me voici moralement et physiquement prêt à rouler vers l’Armorique. Je vous le redis : rien de tel qu’un petit training accompagné d’un coaching efficace, on the French Riviera…

coaching on the French Riviera