- Commencer par délaisser toutes les voies vertes, les Euro-véloroutes ainsi que les chemins de pèlerinage (sauf, à la rigueur, celui de Ste Rita, patronne des causes désespérées). Celà vous contraindra à passer quelques veillées le nez sur les cartes et à créer votre propre itinéraire. Mais tracer sa route en rêvant, n’est-ce pas déjà s’évader un peu ?
- Se faire obstinément sourd aux anathèmes des pisse-vinaigre qui y voient le huitième des sept péchés capitaux et enfourcher sans remords votre vélo à assistance électrique, celui qui aplanit les montagnes (au moins en Europe) et vous autorise toutes les improvisations et toutes les variantes.
- Ne pas oublier de souscrire comme moi une assurance beau temps avant votre départ (sauf bien sûr si vous avez choisi le pèlerinage à Ste Rita)
- Aller s’égarer sur de petites routes aussi tortueuses que vos pensées, mais si paisibles hors saison que les voitures y paraitront toujours incongrues.
- Vous dévouer sans compter pour animer midi et soir les terrasses des petits cafés de village, souvent tristement désertées à cette période de l’année
- Multiplier chaque soir les (vrais) amis (et ceci bien plus vite qu’avec les réseaux sociaux), en allant demander l’hospitalité auprès des semblables de votre espèce, les cyclo-voyageurs de www.warmshowers.org . Ce sont infailliblement de beaux moments de partage et de rencontre…

C’est ainsi que j’ai relié la semaine dernière le Comté de Nice au Duché de Savoie, musardant le nez au vent sur les petites routes de Haute Provence, de la Drôme provençale et du Vercors. Et ce fut un vrai conte de fées…

Cependant, sur terre, tous les contes de fées ont une fin. Le septième jour, le moteur électrique de ma monture décida sans préavis de se mettre en grève (les grincheux pouvaient triompher, qui m’avaient mis en garde). Je me suis piteusement retrouvé jeté à terre, à côté de ma merveille technologique, brutalement décédée de sa plus belle mort.

Au premier SOS, mon fils accourut pour me tirer d’embarras. Il déposa le cheval à deux roues dans un centre de convalescence et son cavalier sur le quai de la gare la plus proche. Au second SOS, ma fille m’attendait au terme de mon rapatriement ferroviaire. Le lendemain un ami m’achemina en voiture jusqu’à Barcelonnette où ma voisine vint prendre le relais pour me ramener à mon point de départ. C’est ainsi que mon naufrage cycliste se transforma lui-même en conte de fées. Mais, finalement, n’est-ce pas là l’essence même du voyage à vélo ?
Merci à mes hôtes warmshowers pour leur toujours chaleureuse hospitalité : Celia Scheuer et Cedrique Sluiter (St Nazaire le Désert), Pascale et Jean-Pierre Hoarau (Méreuil), Benjamin Brugère et Alejandra Vergara (Die)
Merci aussi à tous mes amis et à mes proches qui m’ont hébergé et transporté, apportant chacun leur petite contribution pour faire d’une simple semaine à vélo un vrai conte de fées.

Rossinante ne t’a jamais fait ça !
Rien ne vaut une vieille mule, pas vrai ?
Comment, tu serais venu en Savoie sans nous le dire. C’est probablement de cela que ton vélo t’aura puni !
Quand à la recette, notre traversée de Clermont à Concarneau, ce sont en effet les petites routes sinueuses qui nous ont guidés, les amis ou les campings qui nous ont accueillis (peu de Warmshowers dans ces contrées).
A bientôt en Savoie ou à Guillaume.
Armelle et Laurent
Bonjour à vous
je plaide pour une indulgence plénière car mon fils habite à 200 mètres seulement de la frontière France-Savoie dans l’ancien bâtiment des douanes savoyardes !!!
Amitiés
je crois reconnaître la Plaine d’Herbouilly sur une image : toujours aussi beau….
Dommage, on ne t’aura pas vu arriver à vélo.
a très bientôt !
Bien vu, les petits jeunes ! On arrive (en bagnole) !
Que ce soit à pied ou à vélo, parcourir nos petits chemins, nous fait vivre de grandes histoires. Ça guérit de tout, n’est ce pas mon Paq ? Je t’embrasse
Quand les jambes se font lourdes, le coeur se fait plus léger : c’est le principe des vases communicants, non ?
Et le diagnostic de la mort subite du VAE ? J’adore la poésie et l’humour de vos textes…mais j’aimerai connaître l’étape suivante
Je l’ignore pour l’instant. Est-ce un incident rare ou à répétition sur les VAE ?
et pendant ce temps là
rossinante fait la gueule non?
Bien sûr ! Mais nous nous sommes retrouvés ce matin pour notre rituelle ascension du col de la Cayolle, et, comme dans les belles histoires d’amour, nous nous sommes pardonnés et avons signé la paix des coeurs. Elle sait très bien, de toute façon, que si je veux repartir loin, ce sera forcément avec elle…
sourire—
J’ai cru reconnaître les 3 becs (tels qu’on les voit de la route qui relie Die à Crest en passant par Saillans…
Ah, boire un verre de clairette à Saint Nazaire le désert, un petit plaisir de la vie !